[Source image : lolita-art.deviantart.com/gallery/#/dtd6wr]
Plusieurs amours ont traversé ma vie et remplis mon cœur de larmes et de sourires.
Bien des hommes sont entrés dans ma vie, mais un seul a décidé de me donner la main pour parcourir un morceau de chemin à mes côtés. A l’inverse, mes enfants de papiers sont nés de mon esprit et y sont restés années après années, formant ainsi une sorte de fraternité. Malgré les époques, les âges, les pays, qui les séparent, ils sont chacun une partie de moi. Un détail physique par-ci, un trait de caractère par-là. Il connait mes sentiments, elle connait mon histoire.
Je crois que ma relation avec l’imagination est passionnelle. Quoi qu’il arrive, je ne sais pas me séparer d’elle. J’ai cessé d’écrire quelques temps, mis de côté ces monstres qui prenaient possession de mon subconscient lorsque la nuit tombait, fui cet univers orageux, à la fois plein de chaleur et déroutant. Et pourtant… Je suis incapable d’en rester loin bien longtemps.
Je ne peux pas m’empêcher d’écrire tout ce qui me passe par la tête. Et Dieu sait (si Dieu il y a) que je peux écrire mille mots alors que mille autres s’empareront de moi. J’ai une admiration certaine pour ceux qui parviennent à suivre une seule idée, construire une seule histoire, sans jamais se détourner de ce but, sans être amené vers d’autres contrées. Chez moi, l’imagination mène à l’imagination. Et je sais que plus je vais me remettre à inventer, plus j’inventerai.
Ecrire pour écrire.
Seulement pour laisser un peu de liberté à mes prisonniers, pour soulager ma tête de se flot permanent de paroles et d’élucubrations.
El sueño de la razón produce monstruos.
[Francisco de Goya]