encre-et-parchemin

Ecrire, c'est une façon de parler sans être interrompu [Jules Renard]

Dimanche 12 septembre 2010 à 10:21

Au commencement, est né l'amour...
 
 
...rapidement suivi de l'espoir. De ce dernier découla l'imagination et c'est à cet endroit précis que nous nous rencontrons. Entre un fleuve et une grotte, je vous ai allumé un feu pour que nous nous réchauffions ensemble et que cette chaleur rapproche les passionnés.

Je viens aujourd'hui partager l'antre qu'est mon esprit. Parsemé d'éclair et pourtant aussi doux que l'aube, il est piégé de mots, de phrases, d'histoires sans fin. Ces croquis de personnages et de décors vont désormais peupler un tout autre espace que celui bien trop étroit de ma conscience. Ils pourront survoler de nouveaux songes et peupler des rêves (ou des cauchemars) autre que les miens.

Tout ceci pour vous dire, chers futurs amis, bienvenue chez moi.

http://fc08.deviantart.net/fs70/f/2010/025/d/0/welcome_by_Keid_89.jpg

Dimanche 12 septembre 2010 à 11:59

Entraîne-moi, emmène-moi dans le manoir, car tu es comme moi
[Le manoir - Indochine]

http://fc04.deviantart.net/fs25/i/2008/139/3/3/old_manor_house_in_Guzow_4_by_marfy1.jpg











 











[Source image :
marfy1.deviantart.com/art/old-manor-house-in-Guzow-4-85988295]


Le temps passe et les vases restent vides,
Le vent souffle et ne prend aucune ride.
Les roses, depuis un moment fanées
Ce sont, sous la fine brise, envolées.
Les pétales séchés traînent dans le hall,
Les épines se sont éparpillées sur le sol.
Les fenêtres grandes ouvertes laissent entrer
Les doux rayons du début de mai.

Au bord d'une grande route une maison
Abandonnée pour quelques raisons
Qui aux yeux des autres paraissent futiles,
Insignifiantes, presque inutiles.

De son passé demeurent la nostalgie,
La tristesse des joies désormais finies.
L'euphorie des fêtes majestueuses,
Le sourire des petites malicieuses,
Les larmes tant de fois versées,
Les cris bien souvent poussés,
Tous signes de réalité ont disparu
Tous semblants de vie ont été vaincus.

Dimanche 12 septembre 2010 à 18:03

http://fc04.deviantart.net/fs15/f/2007/052/6/2/Knubbelchen_Attack_by_lolita_art.jpg

[Source image : lolita-art.deviantart.com/gallery/#/dtd6wr]

Plusieurs amours ont traversé ma vie et remplis mon cœur de larmes et de sourires.

Bien des hommes sont entrés dans ma vie, mais un seul a décidé de me donner la main pour parcourir un morceau de chemin à mes côtés. A l’inverse, mes enfants de papiers sont nés de mon esprit et y sont restés années après années, formant ainsi une sorte de fraternité. Malgré les époques, les âges, les pays, qui les séparent, ils sont chacun une partie de moi. Un détail physique par-ci, un trait de caractère par-là. Il connait mes sentiments, elle connait mon histoire.

Je crois que ma relation avec l’imagination est passionnelle. Quoi qu’il arrive, je ne sais pas me séparer d’elle. J’ai cessé d’écrire quelques temps, mis de côté ces monstres qui prenaient possession de mon subconscient lorsque la nuit tombait, fui cet univers orageux, à la fois plein de chaleur et déroutant. Et pourtant… Je suis incapable d’en rester loin bien longtemps.

Je ne peux pas m’empêcher d’écrire tout ce qui me passe par la tête. Et Dieu sait (si Dieu il y a) que je peux écrire mille mots alors que mille autres s’empareront de moi. J’ai une admiration certaine pour ceux qui parviennent à suivre une seule idée, construire une seule histoire, sans jamais se détourner de ce but, sans être amené vers d’autres contrées. Chez moi, l’imagination mène à l’imagination. Et je sais que plus je vais me remettre à inventer, plus j’inventerai.

 

Ecrire pour écrire.
Seulement pour laisser un peu de liberté à mes prisonniers, pour soulager ma tête de se flot permanent de paroles et d’élucubrations.


El sueño de la razón produce monstruos.

[Francisco de Goya]

Dimanche 12 septembre 2010 à 21:54

Une photo ? C'est l'instant qui s'arrête, les sentiments qui demeurent et la vie qui s'en va.
[Jérôme Touzalin]





http://fc03.deviantart.net/fs15/f/2007/069/3/1/snow_by_eXXeQt.jpgUne vieille photo jaunie sur la cheminée

Semblait sortir d’un espace temps étranger.

Les quatre bouts étaient légèrement brûlés

Comme si le feu les avait autrefois rongés.

 

On pouvait tout de même en discerner

Un ciel pâle et nuageux, une neige tassée,

Deux enfants tirés par un chien sur une luge

Et au fond, des parents inquiets devant un refuge.


Sur le traîneau de bois, le frère et la soeur

En grande euphorie, riaient comme jamais.

Restaient invisible la crainte, le doute, la peur.

 

Mais sur le côté, il y avait un visage,

Un regard éteint, la bouche dissimulée.

Il était comme le loup des histoires sans âge.


[Source photo : exxeqt.deviantart.com/art/snow-50574017]

Mardi 14 septembre 2010 à 18:49

Pendant des années, j’ai cherché la route qui me mènerait à la lumière. Incapable de savoir ce que je voulais faire de ma vie, je m’en inventais des dizaines sur papier. Rien de bien concret, rien de définitif, mais exaltant et vivifiant. Je m’inspirais des livres que je dévorais, les transformant à mon goût. J’étais la déesse créant de nouveaux mondes. Lorsque je devais suivre le chemin de la vie, j’étais une coquille vide. Etant là par obligation. Faisant ça parce que je devais le faire. C’est seule face à ma page blanche que je ressuscitais.

Je rêvais d’être vampire ou sorcière. De vivre dans un manoir effrayant dont j’aurais su dompter les ombres. D’avoir cette complicité avec les animaux de la nuit qui aurait fait de moi leur complice nocturne. D’être immortelle pour naître dès que le cœur m’en aurait dit.


http://fc05.deviantart.net/fs71/f/2010/033/0/0/Darkside_of_me_by_ValentinaKallias.jpg[Source image : valentinakallias.deviantart.com/art/Darkside-of-me-141192927]

Mais en réalité, la seule obscurité qu’il existait, c’était mon désespoir.
Jusqu’à ce qu’un rayon de soleil perce mes nuages.
Et je me suis réveillée.

 

L’obscurité suspend tout. Il n’y a rien qui puisse, dans l’obscurité, devenir vrai.
[Alessandro Baricco]

 

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